Clavim Cedo 4 tomes entretien avec Jean-Paul Cardeilhac

tome4site-21° L’année 2016 a vu la publication du 4ème et dernier tome de la saga Clavim Cedo. En tant qu’auteur de ces publications quel sentiment ressentez-vous aujourd’hui ?

En tant qu’auteur, durant seize années de ma vie, j’ai eu le plaisir d’écrire, souhaitant  partager une histoire originale tout en désirant qu’elle soit lue.

Aujourd’hui, ma tâche accomplie, je poursuis mon chemin, ayant, depuis 2016, évolué dans le choix de mes expériences et celui de mes raisonnements.

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2° L’architecture de vos récits s’articule autour entre autres du système de Propp, pouvez-vous illustrer ce système par des exemples extraits de vos personnages et en particulier le personnage principal le prince Rigel ?

Vladimir Propp est un exégète du conte et un enseignant russe né à la fin du XIXème siècle à  Saint-Pétersbourg. Ses œuvres sont nombreuses. L’ouvrage « Morphologie du conte », paru à Leningrad en 1928 nous intéresse particulièrement. Son auteur étudia avec attention les travaux d’Alexandre Afanassiev  qui recueillit et édita des contes populaires russes.

Evoquant l’œuvre de Vladimir Propp, les universitaires parlent de « classification » des contes en « 31 fonctions » (définition + élément qualificatif [en gras] + signe [grec ancien] désignant la fonction).

Clavim Cedo reprend ces 31 fonctions.

Voici le lien établi entre les 5 premières fonctions et Clavim Cedo

1 – Un des membres d’une famille s’éloigne du foyer (Eloignement  – b)

Clavim Cedo : Rigel quitte le château familial et entre dans la bataille.

2 – Une interdiction est adressée au héros (Interdiction – g)

Clavim Cedo : après la bataille, il est interdit à Rigel de quitter la crypte.

3 – L’interdiction est violée (Transgression – d)

Clavim Cedo : malgré l’interdiction, Rigel s’évade.

4 – Le méchant cherche à se renseigner (Interrogation – e)

Clavim Cedo : Toroq de Malvoisin interroge le précepteur de Rigel.

5 – Le méchant reçoit l’information relative à sa future victime (Information – z)

Clavim Cedo : l’interrogatoire brutal provoque 2 aveux.

et ainsi de suite jusqu’à la 31ème fonction…

Deux informations doivent être  apportées :

. Chaque fonction est reprise plusieurs fois dans Clavim Cedo. Par exemple, au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire, plusieurs « méchants » cherchent à se renseigner sur le personnage principal (fonction n°4) : tomes 1, 2, 3, et 4.

. Sachant que Claude Lévi-Strauss pose des réserves sur les travaux de Vladimir Propp, j’ai repris dans Clavim Cedo des extraits de certains ouvrages de l’anthropologue et ethnologue français.

De plus, il est nécessaire de préciser, que du point de vue de la structure du récit, les travaux de Vladimir Propp ne sont pas les seuls à avoir influencé la création de Clavim Cedo. L’ouvrage répond aussi aux codes :

. de la fantasy (travaux d’Emmanuel Guardiola +  Tim Ryan / Gamasutra game design document))

. du fantastique (travaux de Tzvetan Todorov : Introduction à la littérature fantastique)

. du scénario (travaux de Michel Chion)

Il s’inspire également de la manière dont Victor Hugo et Sigrid Undset bâtissent leurs récits.

3° L’originalité de votre production livresque est qu’elle se situe dans un futur qui serait peut-être la genèse de notre propre passé ?

Clavim Cedo est une interprétation de l’histoire de l’humanité présentée sous forme de chronique. Ce travail d’historien procède d’un esprit et d’une méthode analytiques.

Trois époques indéterminées constituent le récit, formant un continuum à quatre dimensions aux traits distinctifs, spécifiques et logiques.

Prologue : processus de décision de Création de la Terre

Dix chapitres : description d’un monde imaginaire aux apparences, propriétés et attributs semblables au nôtre. Ce monde est antérieur au nôtre.

Epilogue : description d’évènements se produisant sur Terre dans un futur proche.

Au-delà des principes historiques ou d’évolution de l’espèce, Clavim Cedo répond aux questions existentielles et intemporelles suivantes : qui suis-je ? Quelles sont mes Origines ? Quel est mon Talent ? Que dois-je faire de mon présent ? Qui est l’autre ? Quelles sont les finalités de la nature et du Cosmos ?

Voici un autre élément de réflexion : lorsqu’on plonge dans le ciel profond, nos certitudes s’effondrent. Ici, la notion de « flux continu du temps » n’est rien d’autre qu’une illusion. Dans le Cosmos, établissant une connexion fondamentale entre l’espace et le temps, nous pouvons dire que le passé, le présent et futur existent de la même manière et sans distinction. Telles sont les lois régissant cet espace infini.

Pour un être humain solitaire, dans ces lieux sombres, seule l’Espérance demeure.

Tome IV – Epilogue :

« L’ensemble chantait la gloire d’un événement unique, prodigieux et permanent : l’existence de l’Univers. Il avait connu une expansion gigantesque. Il n’était pas possible de l’observer dans sa globalité. Des milliards et des milliards d’étoiles et de planètes, avec pour certaines d’entre elles leurs civilisations, étaient portées par des milliards de galaxies !

— T’es-tu déjà posé la question de savoir dans quel type de Grand Œuvre tu évoluais ? Combien existe-t-il de mondes possibles ? Ou bien… ce Tout ne se mouvrait-il pas auprès d’autres, parallèles, sans possibilité de relation avec eux ? Serait-il enfin une portion de bulle dans un ensemble d’autres structures semblables ? Si tu veux obtenir des réponses à ces questions, il te faut désormais me suivre !

Ce passage ne ressemble-t-il pas à celui-ci : « vends (tout) … puis viens, et suis-moi » (Matthieu 19/21-22) ?

4° Pourquoi ne pas avoir écrit ou du moins présenté au public le 4ème tome en premier et ensuite les trois autres ? Le monde imaginé, rêvé, souhaité par vous n’est-il pas celui qui conduit le lecteur à poursuivre ensuite sur le monde réel. N’est pas manichéen d’opposer deux mondes ou celui qui relève de la potentialité à celui de la réalité ?

Il semble qu’en la matière, nos avis diffèrent.

Voici le mien :

« Le monde tel qu’il devrait être » n’a rien de rêvé, d’imaginaire. Il n’est ni irréel ni magique. La question est la suivante : pourquoi l’homme ne parvient-il pas à bâtir une cité exemplaire sur laquelle règneraient les dix entités comptant parmi les trente-deux voies de la Sagesse selon lesquelles le monde a été créé ? Tout simplement parce qu’il ne le souhaite pas ni ne le désire.

Clavim Cedo fournit un début d’explication et de solution à l’incroyable confusion que l’homme fait régner sur sa planète. Ce conte aux accents oniriques et cosmologiques procède à une description fidèle, objective et synthétique de l’histoire humaine. Le genre humain est porteur d’une forme de loi d’entropie caractérisée par deux mots : énergie et désordre. Son ego est son pire ennemi. Son attirance pour le pouvoir, l’avoir, le faux-savoir, le cynisme, l’abaissement voire l’asservissement d’autrui n’a pas de bornes. Voici décrits sans fard les éléments constitutifs de son passé, de son présent et son futur.

Au début du récit, Rigel a 23 ans. Au terme du récit, il est âgé de 83 ans.

Dans les 3 premiers tomes, il subit son environnement. Que voit-il ? Le meurtre, le vol, la flagornerie, l’intolérance, la prévarication, la spoliation, les mauvais traitements, le saccage de la nature, le mensonge et cent autres vices et penchants semblables. Qu’éprouve-t-il ? De la honte. A-t-il voulu cela ? Non. A-t-il jamais recherché ou entretenu de semblables situations ? Non. Cependant, il est obligé de les endurer.

Telle est la description de son monde, de notre monde.

Dans le tome 4, décidant qu’il ne supporte plus une vie privée de sens, il construit une cité avec ceux qui veulent changer d’existence.

De tous temps, la lettre alpha a précédé la lettre oméga. De tous temps, la naissance a précédé la mort. De tous temps, l’homme a confondu la réalité avec le monde des apparences.

La cité exemplaire n’est pas un archétype, c’est un aboutissement, un départ sans retour. Ceux qui ont souillé et flétri notre monde ne pourront pas y pénétrer. « Le monde tel qu’il est » nous a été imposé ; « le monde tel qu’il devrait être » sera sélectif à l’entrée. Chacun ayant préalablement fait ses choix, quoi de plus normal ?

5° Si dans tout roman, des éléments importants de sa propre personnalité comme auteur transparaissent au fil de l’écriture, je dirai que dans votre production livresque de très grande qualité j’y ai découvert ou pour le moins soupçonné une rigueur quasi-scientifique dans son élaboration, un cadre se revendiquant des sephiroth, des fonctions mathématiques, un ordre supra humain… Qu’en pensez-vous ?

En la matière, je ne fus qu’un copiste, comme le furent jadis les moines qui travaillaient dans le scriptorium de l’abbaye du Mont-Saint-Michel. De par la diversité des sources (900 références de bas de page) et l’édification littéraire que celles-ci permirent, Clavim Cedo est d’une certaine façon, semblable à une Tour de Babel, même si, désireux de ne faire aucun plagiat ni amalgame hasardeux, j’ai rendu à chacun la part qui lui revenait.

Si ma réponse à votre 2ème question décrit la structure de cette saga (forme), votre 5ème question aborde celle du fond. Quels sont donc l’intrigue centrale, le thème essentiel, l’intention principale et omniprésente mais aussi le motif de l’action de l’ouvrage ?

Dieu songe à créer l’homme. Mais un être libre ne peut être engendré sans posséder une autonomie dont le sens repose sur un choix auquel la destinée du monde participe. La divinité ne veut pas maintenir le mal dans son royaume qui ne peut renfermer une quelconque obscurité. L’emprisonner dans l’espace-temps en limitera donc l’aspect dommageable. Ce piège devient de fait un gigantesque lieu de conflit d’où les éléments vertueux vaincront et soumettront leurs adversaires à la lumière primordiale, transfigurés qu’ils seront par une prise de conscience définitive sur la nature du bien et du mal.

Certaines forces supérieures participent à l’Œuvre. D’autres se révoltent, hostiles à son fondement. Et voici que surgissent les soixante-douze anges servants, Lucifer et leurs légions sur fond de cieux profonds, chaotiques et flamboyants.

Pour développer ce thème, j’ai fait appel aux textes sacrés moyens-orientaux et orientaux mais surtout à l’Avesta (Recueil de textes sacrés pour les zoroastriens), au zervanisme et au-delà, à certains aspects de la Gnose (Clavim Cedo met en scène le Plérôme (cft. Carl Gustav Jung), le démiurge (cft. classification de Christoph Markschies) et Sophia). Il faut également noter que les survivances de la gnose la plus philosophique se décèlent dans la littérature alchimique.

Évoquer ce sujet équivaut à marcher sur un fil ténu au-dessus du vide. Aussi, dans ma quête littéraire, ai-je demandé l’aide des poètes, auteurs et artiste symbolistes, des alchimistes, philosophes, historiens, ethnologues, sociologues et des astronomes.

Si j’ai frôlé du regard la guématrie et la numérologie, je me suis particulièrement intéressé à trois domaines :

  1. Le schéma de l’Arbre de vie déclinant les dix (+1) Sephiroth (tradition hermétique). Chaque chapitre de Clavim Cedo correspond à une Sephira. Rigel devenant Adam (Adam ne faisant pas référence ici à un humain en particulier mais à la race humaine tout entière) dans l’épilogue (tome 4), il fut tentant de faire le lien entre mon récit, « Adam Kadmon » et l’Arbre Séphirotique. Clavim Cedo est bien une sorte d’apologue enseignant comment l’homme peut parvenir à retrouver ses Origines. De plus, je ne me suis pas contenté de mettre en relation chaque Sephira avec chaque étape marquant l’évolution positive du personnage principal. Chaque Sephira est mise en relation avec la puissance de son émanation décrite par une autre civilisation mais aussi avec son contraire.

Exemple :

J’ai mis la gloire en relation avec la Xvarnah de la Perse ancienne.

L’antonyme de gloire est « infamie ». Nous évoquerons donc l’infamie d’un traître, dans le chapitre III.

  1. L’alchimie spéculative : j’ai redessiné l’Eden aux couleurs de l’alchimie telles qu’elles ont été définies par Jacques Bergier lorsqu’il évoquait les phases du Grand Œuvre. Le schéma joint fait référence à la lecture de plusieurs ouvrages spécialisés dont celui d’Alexander Roob (Le Musée Hermétique : Alchimie et Mystique – Taschen – 1996/7) dont je me suis beaucoup inspiré.14971991_1967741903452656_640441309_n-png
  1. L’angélologie traditionnelle. Je fais souvent appel à l’un des 72 Anges Servants. Ces Génies de la Cabale porteront parfois des noms de villes dont les caractéristiques correspondront à l’inverse du contenu de leurs exhortations. En effet, l’homme n’ignore-t-il pas superbement leur présence ?

Le lien établi par mes soins entre les Anges Servants, l’Eden et l’Arbre des Sephiroth provient de la lecture attentive de l’ouvrage suivant : Le Grand Livre des Invocations et des Exhortations – Haziel – Editions Bussière – Paris – 1992.

Un ordre supra humain (page 142) ? … Tout dépend de la façon dont chaque homme perçoit sa planète. Pour la majorité des êtres humains, la Terre est un lieu dont on peut disposer et si possible jouir. Pour une minorité, c’est un lieu d’exil. Chacun est libre de ses choix. La liberté est résolution. Elle rend possible une obéissance aux principes et aux règles de conduite. Il faut cependant préciser que la notion de liberté est liée à celle de responsabilité (personnelle) [cft. Raphaël Draï (« L’invention de la liberté » – « L’invention de la responsabilité » – Fayard].

Les premiers pensent que le hasard et la nécessité ordonnancent le monde.

Les seconds sont, je crois, plus prudents et plus exigeants dans le choix de leurs actes et de leurs raisonnements.

6° Vous partagez comme d’autres auteurs la « chute » de l’homme dans ce monde matériel consécutive à sa propre erreur c’est-à-dire que pour retrouver notre légitimité perdue voire divine nous devons nous inscrire dans un mouvement ascendant, n’est-ce pas cela l’initiation ?

Conscient du fait que l’infinité et la réalité ne font qu’un et qu’il se crée et se transforme jusque dans l’altérité de la mort, l’être humain n’oubliera jamais que « l’Enfer obture tous (ses) débouchés sur le néant. Le retour à l’abîme de neutralité et d’amnésie (lui) est interdit. Il lui faut donc monter ou brûler » (Gustave Thibon – L’Échelle de Jacob)… mouvement ascendant de « Malkuth » à « Kether ».

Si Clavim Cedo est une épopée chevaleresque (adoubement) relatant une quête initiatique, nous assistons surtout à la renaissance du personnage principal. « On ne nait pas roi, on le devient ». Et voici que s’éveille « la part divine » qui sommeillait dans son esprit !

Mais la lumière redonnée n’est pas un don gratuit. L’initié doit trouver des outils pour œuvrer avec intelligence dans sa nouvelle existence. L’humilité et la curiosité étant deux de ses qualités, il découvrira qu’en la matière tout a été dit et écrit. Ne pouvant passer son temps à lire ou à réfléchir sur la meilleure façon d’agir, il cherchera les outils spéculatifs qui conviendront à son caractère. Pour ce faire, il évitera toute pensée dogmatique.

(Attention ! Dans Clavim Cedo, Rigel n’est que le personnage principal. L’initié, le médium, est Aldébaran, être sans âge aux multiples noms et visages).

Réfléchir est une chose ; agir, une seconde ; réussir dans son entreprise, une troisième. En la matière, voici bien le message délivré par cet ouvrage : il est temps d’agir et plus de disserter ! Tome III – Chapitre La Miséricorde – Extrait / dialogue:

« Il m’est parfois difficile d’admettre qu’en toute circonstance la pensée prévaut sur l’action. La pensée n’est rien qu’un vêtement convenable. Elle se ploie, se courbe, ou s’élève au gré de ta vivacité. Toute la construction en découlant ainsi que la rassurante habileté de ses lignes ne font que servir de parure à l’action pour la consacrer en demeurant son plus parfait symbole.

—  Dans ton raisonnement, que devient la connaissance ?

 Il est à craindre qu’un pur esprit n’éprouve aucune émotion.

—  Seule la pensée structure le monde !

—  Comme l’action en assure le mouvement. L’homme pensif est souvent l’homme passif et je crains qu’un excès de pensée aide surtout à tergiverser. Voici venu le temps de l’action… ne t’en déplaise ! »

7° Le problème de la responsabilité de l’homme dans la « chute » n’est jamais clairement identifié. Que sait-il réellement passé selon vous ?

« Il y a eu deux grandes et mystérieuses chutes. Chute des Anges, chute de l’homme… » (Valery, Tel quel, 1943). La chute de l’Ange est décrite dans l’épilogue.

Concernant la « chute de l’homme » je discerne, deux étapes.

La première est fort bien décrite dans la Genèse (3/6-24). Je n’évoque pas ces faits postérieurs à mon récit. En tant qu’historien étudiant les textes sacrés, j’en prends connaissance en me gardant bien de les commenter, même si, en page 120 du tome IV, je décris les différents visages du temps :

« — Le temps est pour nous la rançon de la chute. C’est une mystification de l’ennemi du genre humain désespéré par la pérennité des âmes. Suite à l’éloignement du Roi Céleste, nous sommes tombés de l’Éternité dans le temps. Alors commença la succession, la rude loi de la durée. Les mains de la nuit ont tissé ce chaos à la clarté d’étincelles dont les faibles lueurs semblent danser encore dans les ténèbres. Le temps est la cause de cet obscurcissement rongé par l’absence. Et si le temps désavantage notre devenir, le mal, faille irréversible dans l’être, révèle notre condition. Le temps et le mal ne sont que fourvoiements. »

Par contre, mon ouvrage évoque dans le détail la seconde « chute ». Et même si Clavim Cedo est un conte, l’humanité mise en scène est, en tous points, semblable à la nôtre.

La seconde « chute » est engagée. La décrire est le but premier de mon ouvrage. De sa propre volonté, le genre humain s’est précipité d’une situation délicate dans un malheureux état de délabrement moral. L’effacement des notions éthiques et spirituelles fait désormais place à une échelle de valeurs arbitraires, liées à un prétendu bien commun plus simple à réaliser, plus immédiat, à la portée de tous.

Le téléphone portable a remplacé la cathédrale dans sa fonction de communication !

Bref, l’homme a fait ses choix.

Que précise, à ce propos, l’extrait du tome 4 – Page 22 :

« — L’avidité et l’ambition se glissent au cœur de l’existence et l’empoisonnent. Certains décapitent l’homme. Ils parviennent à enfoncer sa tête dans ses boyaux, à le faire penser avec ses entrailles. Nos institutions sont tombées sous l’emprise de l’esprit mercantile et brutal ! La barbarie s’automatise et nous entoure avec toujours plus de cynisme. Elle n’est plus individuelle, mais bien collective et souvent institutionnalisée ! »

8° Un des auteurs publiés à la pierre philosophale me répondait à peu près ceci. « Imaginez-vous une planète avec 9 milliards de personnes comme nous le serons sur terre en 2050, ce n’est pas vivable ! Ce scénario s’est produit ailleurs et il y a fort longtemps. Il a fallu imaginer une double réponse des gouvernants de cette autre planète dans un autre temps. La première étant de limiter par tous les moyens la croissance démographique, je vous laisse le soin d’imaginer « tous les moyens ». La seconde réponse fut celle d’explorer d’autres planètes susceptibles de « les accueillir ». Et la chute de l’homme sur terre serait simplement le résultat de la chute de cette patrouille ou d’un équipage d’astronautes qui aurait mal tourné avec les conséquences que nous connaissons aujourd’hui sur terre ». J’aimerais connaître votre appréciation de cette « chute » ?

Clavim Cedo n’est pas un roman de science-fiction.

Je ne connais ni ne cautionne cette théorie.

L’accepter revient à exercer sa raison en considérant tout principe ou toute réalité uniquement selon le modèle de l’être humain.

L’accepter revient aussi à s’exonérer de tout examen de conscience mettant en scène nos actes, nos devoirs et nos véritables Origines.

L’accepter revient enfin à éloigner, voire nier, le principe de Création.

Qu’il me soit maintenant permis d’énoncer ce qu’est Clavim Cedo.

Mon ouvrage est une ode, un poème lyrique destiné à célébrer les mystères et la beauté du Cosmos. L’univers des astres est riche d’émotions et de rêves. « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie », écrivait Pascal. Dépassons nos peurs ! Voici que se dévoile, devant nos yeux étonnés, le royaume de ceux qui gouvernent les mondes et leurs secrets aussi.

Elevons-nous au-dessus de notre condition humaine, à proximité immédiate de la Station Spatiale Internationale par exemple. Contemplons la beauté de la Voie Lactée. Du nord au sud, son tracé irrégulier nous subjugue et nous surprend. Nous discernons un « enchevêtrement complexe de nébulosités claires ou sombres ». Et voici le gigantesque disque de notre galaxie observé par la tranche !

Si sur Terre mon œil perçoit plus d’un millier d’étoiles le constituant, désormais j’en perçois des millions : quel fascinant spectacle !

Je ne connais que deux sortes de regards critiques portés sur la condition humaine :

Le premier est celui de l’homme : horizontal, égocentrique, limité mais empreint de vaniteuses certitudes. L’autre, vertical, objectif et omniscient, provient du Cosmos. Engendré à partir d’une immuable Réalité (« realté » : « dignité de roi, pouvoir royal » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10380), il reflète l’invulnérable spécificité et la royale indépendance d’un Ordre intangible.

L’un me paraît vain et l’autre si lointain ! Entre les deux, lequel devais-je choisir ?

Ami lecteur, la réponse se devine au déchiffrage du texte.